Interitorium est un néologisme. Faussement savant et rendu loufoque par son non- sens, il résonne comme une utopie, un non-territoire. Il semble même être familier au mot intériorité. Au final c’est un simple jeu de mot, signifiant en latin: sans territoire.
C’est une série de portrait de personnages fictifs. Ils sont des figures d’utopie, rap- pelant une douce rêverie enfantine qui nous fait devenir astronaute, vulcanologue, chasseur de trésor.
Les portraits sont tous des triptyques. Un portrait en costume, puis deux images caractérisant l’univers du personnage. Mon choix s’est porté sur des adultes d’un âge avancé. Mon intention est de rappeler nos rêves d’enfant, quand nous répondions «quand je serais grand je serais...» Ce temps de l’innocence quand tout semblait encore possible. Quand un bout de bois devenait fusil, épée, d’un tour de passe passe, les frontières entre réalité et fiction s’effondrait jusqu’à se confondre l’une de l’autre.
Etre adulte signifie-t-il perdre l’illusion des rêves? La sagesse est-elle cette rabat-joie qui nous rend si pragmatique? Laisse-t-on encore un peu de place pour cette douce folie qui faisait sourire les parents quand habillé d’un chapeau on allait chasser le trésor dans le jardin?
Maintenant que nous sommes parents, grand-parents, redevenons le temps d’un instant les héros de Jules Vernes. Reprenons nos avions en papier et envolons nous dans l’imaginaire. Et sourions à la vie, sourions à l’enfant que nous étions, sourions aux enfants devenu grands...